Un dispositif de formation pour les proches aidant-e-s

Tout le monde peut être amené un jour à être aux côtés d’un-e membre de sa famille, d’un-e ami-e, d’un-e voisin-e en cas de maladie, de suites d’une opération, de difficultés de santé au quotidien. Tout le monde peut être un jour “proche aidant-e”, sans y être particulièrement préparé-e.

La politique de soutien aux proches aidant-e-s est prioritaire à Genève. La Haute école de santé en partenariat avec la Direction générale de la santé a mis sur pied une formation destinée aux proches aidant-e-s. Ce dispositif composé de plusieurs unités d’enseignement pouvant être suivies indépendamment les unes des autres a ouvert ses portes le 7 janvier dernier. S’agissant d’une formation à la carte, les participant-e-s choisissent parmi les 27 unités d’enseignement et peuvent les suivre indépendamment les unes des autres, et un dispositif de relève organisé au domicile des participant-e-s est organisé. Au vu des premières impressions, ce modèle semble apporter des réponses aux besoins des proches aidant-e-s.

 

Plus d’informations sur le dispositif de formation

 

Suite aux cours qu’elle a suivi, Mme Nicole Blanche Mezzadonna a eu la force et l’envie d’écrire son ressenti : découvrez son texte ci-dessous

 

2019. C’est le début de…

Une fête partagée sous le soleil. La magie du spectacle. Les couleurs, la musique, l’émotion. En applaudissant à côté de sa mère nonagénaire, les larmes grimpent et s’extériorisent. Dans 25 ans la prochaine célébration aura lieu et elle ne sera plus là, la mère. Et elle où sera-t-elle ? Tout va si vite et si lentement comme ce déluge de mouvements sur cette scène gigantesque.

Depuis plus rien n’est comme avant. La mère a des absences, des émotions trop fortes qui la rapetissent. Elle se répète, elle requestionne. Elle parle de fatigue. Elle devient anxieuse. Sur la table de la cuisine, le petit article sur comment vaincre l’insomnie. C’est comme si le soleil resplendissant ce jour-là glisse lentement vers l’horizon d’une vie. Les années ne l’avaient pas encore alourdie. Son corps suivait allègrement un cerveau agile et serein. Aujourd’hui il encombre de plus en plus une tête qui se perd dans des détails, oublie et se répète. C’est toujours formidable d’être si bien à nonante ans. Mais c’est moins bien, de moins en moins bien. Et la fille découvre, à chaque rencontre, le détail qui a changé, le plus jamais comme avant qui nargue derrière les pas plus lents, les gestes plus fatigants, les paroles moins carillonnantes. Le vieillissement grignote peu à peu la force de vie et dessine ses contours flasques. Les chutes ponctuent les chiffres du calendrier… Chutes avouées ou passées sous silence comme ces signes qu’elles n’osent partager de peur de les magnifier avec la loupe de la parole échangée.

2019, c’était le début de la fin pour sa mère…